Semaine des maths 2022 : le grand jeu !

Du 7 au 14 mars 2022, c’est la Semaine des mathématiques, avec un thème particulièrement inspirant cette année : « Mathématiques en forme(s) ».

Bon, dans mon collège, on a un peu triché et on fait ça en décalé, du 14/03 au 18/03. Et pour cause, on a repris les cours lundi 7, ce qui aurait été un peu court pour s’organiser. Un peu dommage me direz-vous, mais attendez le programme !

Participation au concours Kangourou

Pour la deuxième année consécutive, des élèves du collège participent au concours Kangourou. C’est un grand classique et comme l’an passé, nous avons décidé d’inscrire les élèves sur la base du volontariat.

Concours Kangourou

L’année dernière, nous avons eu environ 100 participantes et participants. Cette année, encore plus fort avec environ 130 inscriptions (sur environ 550 élèves, si ma mémoire est bonne).

L’idée est que nous allons, pendant la journée du 17 mars — le jour du concours –, faire participer tous les élèves en même temps. Les candidates et candidats seront, exceptionnellement, exemptés de cours et passeront le concours. Cela va permettre de créer un petit événement et une émulation au sein de l’établissement.

Liaison CM2 – 6e

Là, c’est le gros événement !

Au sein des collèges, il existe une instance qui s’appelle le conseil école-collège. Son rôle est de mettre en place des actions visant à préparer l’arrivée des CM2 au collège en organisant une transition. Classiquement, les CM2 visitent le collège en fin d’année scolaire. Le schéma est simple : visite guidée du bâtiment.

Mais cette année, on change la formule et on incorpore tout ça dans la Semaine des mathématiques. Le mardi 15 mars, les cours seront banalisés pour tous les élèves (et les profs !) pendant l’après-midi. Merci d’ailleurs à la direction d’avoir accepté.

Des CM2, des 6e et un escape game

Pourquoi banaliser une demi-journée ? Parce que nous allons accueillir 3 classes de CM2, qui seront accompagnées de 3 classes de 6e. Et on fait un escape game grandeur nature dans tout le bâtiment du collège ! Avec au programme, toutes sortes d’énigmes et de jeux mathématiques.

Cela représente environ 120 élèves, qui seront répartis en 20 groupes, mélangeant des CM2 et des 6e. Chaque groupe sera accompagné par un adulte (prof ou assistant⋅e d’éducation). Et but du jeu : résoudre les 10 énigmes pendant le temps imparti.

Les énigmes vont être dispatchées à plein d’endroits dans l’établissement, et chaque résolution permet de gagner un morceau de plan du collège qui indique le lieu du défi suivant.

Une logistique de fou !

Pour préparer tout ça, évidemment, je n’ai pas été seul. Depuis plus de trois mois, je travaille avec deux collègues (CPE et professeure documentaliste) et ensemble, on a produit les contenus des défis et préparé la logistique.

Cela va mobiliser :

  • 20 adultes pour accompagner les groupes ;
  • 6 à 10 adultes effectuer des rondes dans les couloirs et s’assurer qu’il n’y a pas de problèmes techniques ;
  • le chef d’établissement et son adjoint, qui ont sympathiquement accepté de proposer qu’un passage dans leur bureau fasse partie du parcours ;
  • le pôle medico-social et le pôle administratif, où des énigmes seront proposées.

Et toujours dans le thème « Maths en forme(s) »

Pour rester en accord avec le thème, les énigmes sont — au moins en partie — en rapport avec les illusions d’optique, la géométrie fractale, l’EPS, etc. Et évidemment le plan du collège à réassembler façon puzzle.

Et comme je suis un peu un geek, j’ai même programmé quelques jeux pour navigateur Internet, auxquels les élèves devront gagner pour obtenir l’indice. Mais je ne dévoile pas tout de suite les contenus, même si je ne pense pas qu’il y aura des yeux et oreilles indiscrètes…

C’est un projet d’envergure, probablement le plus gros et ambitieux que j’ai eu à conduire depuis que je suis prof. Des heures et des heures de préparation, mais en même temps des heures particulièrement enthousiasmantes à préparer tout ça avec les collègues !

Vivement la semaine prochaine

Voilà, il reste à fignoler les derniers détails, notamment mobiliser les collègues pour les faire participer, vérifier les codes des cadenas, s’assurer que les étiquettes avec les noms des élèves sont correctes et tailler les crayons à papier pour les feuilles de brouillon.

J’ai hâte de voir le résultat, mais j’appréhende aussi un peu parce que fiiou, pas facile !

La fin du cartable en ligne

Les espaces numériques de travail

Le cartable en ligne (CEL) est un espace numérique de travail (ENT). Dans les établissements scolaires, il est en général fourni par la collectivité locale de rattachement (département pour les collèges, région pour les lycées). L’ENT consiste en un ensemble d’outils numériques et de logiciels, pour accompagner la scolarité des élèves et fournir des supports de travail aux enseignants.

Les outils proposés

Dans le Val-De-Marne, département où se situe mon collège, l’ENT est le cartable en ligne. Il y a vraiment beaucoup d’outils proposés, par exemple :

  • calendriers partagés ;
  • des logiciels de cartes mentales ;
  • des CMS pour créer des sites Internet ;
  • des outils pour créer des activités numériques à destination des élèves ;
  • de quoi rédiger des documents partagés ;
  • une instance Moodle ;
  • un webmail ;
  • etc.

Il y a aussi (et surtout, en ce qui me concerne) une instance ownCloud. C’est le seul service que j’utilise vraiment de façon intensive pour synchroniser mes documents. En effet, je prépare presque toujours mes supports pédagogiques à domicile. Puis je les utilise en lecture ou vidéoprojection en classe.

Et pourtant…

Il y a beaucoup de choses dans le CEL et c’est vraiment très riche ! Malheureusement, il faut bien le reconnaître, c’est très peu utilisés par les élèves et par les enseignants (moi y compris, je ne blâme personne !). Je ne me lancerai pas dans une analyse des raisons, mais les faits sont là : le CEL est un échec. Le département a donc décidé, à compter de février 2021, de procéder à l’« extinction du cartable en ligne ». Cette démarche s’inscrit dans une volonté plus large de revoir la façon dont est gérée l’informatique dans les établissements scolaires, avec notamment l’externalisation des serveurs (qui jusqu’à maintenant sont administrés à l’intérieur de l’établissement).

En février, que va-t-il se passer ?

La volonté du département d’amorcer une réflexion sur l’informatique et le numérique dans les collèges est louable, mais je ne suis pas certain que procéder à des changements aussi importants en plein milieu d’année scolaire (surtout 2020-2021 !) soit très judicieux. Parce que mine de rien, l’arrêt du cartable en ligne va coïncider avec le formatage des ordinateurs avec perte des données, locales ou en réseau. Et comme il n’est pas possible d’utiliser des clés USB pour des raisons de sécurité, une grosse catastrophe en termes de pertes des documents est à craindre.

Remplacer ownCloud ?

En ce qui me concerne, cela soulève tout de même une difficulté. Comme je l’ai écrit, je me sers intensivement de l’instance ownCloud pour synchroniser tous (oui, tous) mes documents de travail. D’ici février, je vais donc devoir trouver une solution de repli, et à l’heure actuelle, je n’ai pas d’idée satisfaisante.

Le fonctionnement par clés USB interposées n’est pas gérable au quotidien, j’ai déjà essayé. Et de toute façon, on ne peut pas brancher de clés USB sur les ordinateurs dans le collège. La seule solution qui corresponde à mes habitudes de travail est un cloud quelconque. Et tant qu’à faire, j’aimerais mieux éviter Google, Dropbox et leurs amis.

Donc voilà, rapidement il va me falloir une solution pour synchroniser mes documents. Je vais peut-être utiliser la « prime d’équipement informatique » que le ministère a inventée, afin de payer un hébergement quelque part, puisque c’est fait pour. Mais cette prime n’a décidément de prime que le nom, il s’agit plutôt d’une indemnité.

Le travail amorcé par le département pour revitaliser l’informatique et le numérique dans les collèges ne peut pas être critiqué sur le principe. Mais il ne pourra porter ses fruits qui si des enseignements sont tirés de l’échec du CEL. En l’absence d’une analyse poussée et proche du terrain pour en comprendre les raisons, un changements d’outils ne pourra pas à lui seul améliorer les choses.